- Détails
- Écrit par : J.B.W.
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Défense des frontières 1935-1940
Maisons-fortes et avant-postes
Secteur fortifié du Dauphiné
Le SF du Dauphiné est le secteur de Briançon et du passage par le col de Montgenèvre, l'un des plus importants des Alpes. En raison du nombre considérable de forts et fortins d'avant 1914 auxquels se sont ajoutés les ouvrages Maginot des années 1930, dans une région de haute montagne où les passages sont rares, peu d'avant-postes frontière y ont été prévus. Ceux de Plampinet et du Chenaillet, celui-ci à 2630 m d'altitude (!), resteront les seuls.
Avant-poste de Plampinet
Au nord de Briançon, la zone " sensible " des cols de l'Echelle (1766 m) et des Acles (ou de la Pertusa, 2229 m), par lesquels pouvait débouler l'infanterie italienne, a été pourvue d'un nombre important de défenses légères parmi lesquelles l'avant-poste de Plampinet, situé sur la rive droite de la Clarée, à une centaine de mètres du bourg de Plampinet.
Commencés tardivement, en mars 1940, les travaux sont restés limités au stade de déroctage avec de rares bétonnages. L'ouvrage comporte une entrée protégée par un mur pentagonal en béton percé de deux créneaux, une galerie rectiligne de 60 m terminée par un créneau bétonné. Sur cette galerie se greffe à angle droit une 2e galerie, longue de 40 m, terminée elle aussi par un créneau bétonné. Au cœur de l'ouvrage un élargissement devait en être le casernement.
AP de Plampinet – L'entrée de l'ouvrage, restée telle qu'en 1940 (Jean-François Haupt – Wikimaginot).
AP de Plampinet – Le mur pentagonal qui protège et défend l'entrée avec ses deux créneaux (CJ Vermeulen – Wikimaginot).
AP de Plampinet – Extérieurement le mur de protection de l'entrée apparaît tel un bloc d'ouvrage... inachevé (Jean-François Haupt – Wikimaginot).
AP de Plampinet – Restée brute de déroctage, la galerie principale, terminée par un créneau (supposé) de mitrailleuse (Jean-François Haupt – Wikimaginot).
AP de Plampinet – Restée dans le même état, la galerie supérieurs dans sa partie ascendante qui devait être un escalier (Jean-François Haupt – Wikimaginot).
AP de Plampinet – Le créneau qui termine la galerie principale (Jean-François Haupt – Wikimaginot).
AP de Plampinet – Le créneau qui termine la galerie supérieure (Jean-François Haupt – Wikimaginot).
Avant-poste du Chenaillet
Commencé en 1931 dans un terrain ébouleux, l'ouvrage n'a jamais été achevé, malgré une reprise en 1939-1940. Finalement, seuls deux emplacements d'arme extérieurs ont pu être établis.
Le poste devait être constitué de deux entrées et de deux blocs de combat, reliés par galeries, aujourd'hui accessibles mais en très mauvais état. En juin 1940, en raison de sa position isolée et du nombre supérieur d'assaillants, il sera l'un des rares sinon le seul avant-poste pris par Italiens.
AP du Chenaillet – L'entrée sud. L'entrée nord est identique (Michal Prasil - Wikimaginot).
AP du Chenaillet – Les restes du bloc sud demeuré inachevé (Michal Prasil - Wikimaginot).
AP du Chenaillet – Les restes du bloc nord, également inachevé (Michal Prasil – Wikimaginot).
AP du Chenaillet – Le panorama se dévoile depuis le sommet de l'ouvrage. Sur la droite, le Mont Chaberton, site du fort italien de ce nom, aujourd'hui sur sol français après rectification de la frontière en 1947 (Michal Prasil - Wikimaginot).
Plus au sud, deux voies de passage, les cols de Larche et de Restefond, dans les parages de Barcelonnette, ont été soigneusement pourvus d'ouvrages CORF (Maginot). S'y sont ajoutés à proximité de la frontière plusieurs postes avancés du type alpin, ceux de Larche, du col des Fourches, du Pra et de St Dalmas, construits par la MOM. Leur rôle était ici aussi de servir de sonnettes d'alarme et d'opposer une première résistance en cas d'infiltrations. On est ici sur la limite nord du secteur des Alpes Maritimes.
Avant-poste de Larche
L'avant-poste de Larche a été implanté à 6 km de la frontière et du col de Larche (ou col de la Madeleine), et à quelques centaines de mètres en aval du village du même nom. Il a été construit entre 1935 et 1938 par la MOM et possède une entrée, un observatoire, trois blocs de combat et un bloc cheminées.
Il ne semble pas que ce poste ait été attaqué par les Italiens en juin 1940. Bloqués à l'avant de l'ouvrage par l'artillerie française y compris la couverture des canons de 75 de l'ouvrage de Roche-La-Croix, les Italiens ne s'y frotteront pas. L'ouvrage existe toujours, en assez bon état malgré quelques éboulements, et reste accessible.
Les blocs de combat et leur armement #1D'après le plan du génie.
- - B1 - entrée, 4 créneaux FM
- - B2 - 1 créneau mitrailleuse
- - B3 - 2 créneaux mitrailleuse, 1cr. FM
- - B4 - 3 créneaux FM, issue de secours, accès en puits
- - B5 - observatoire, un cr. FM, issue de secours, accès en puits
- - B6 - cheminées, ventilation, issue de secours
- - emplacements extérieurs :
- - canon de 47 M
- - mortier
- - abri tôle métro
- - casernement.
AP de Larche – Le bloc 1 et entrée de l'ouvrage, avec trois de ses quatre créneaux pour FM. Au-dessus, le bloc 6 et son issue de secours. Au sommet de la butte, le bloc 4.
AP de Larche – Bloc 1, entrée. Les échelons au-dessus de l'entrée sont ceux d'un puits d'accès métallique installé en hiver et utilisé en cas de neige abondante (Pascal Lambert – Wikimaginot).
AP de Larche – Gros plan sur le bloc 6 ou bloc cheminées de la ventilation et des fumées de la cuisine. Il possède l'une des trois issues de secours de l'ouvrage.
AP de Larche – Le bloc 2 possède un créneau de mitrailleuse et un de FM. Il porte encore des traces de son camouflage (photo de 1981).
AP de Larche – Vue frontale des blocs : de gauche à droite, bloc 2 (mitr. + FM), bloc 5 (observatoire), bloc 4 (3 FM), bloc 3 (2 mitr.).
AP de Larche – Le bloc 5, l'observatoire de l'ouvrage.
AP de Larche – Avec ses trois créneaux pour FM, le bloc 4 défend les dessus de l'ouvrage. Il possède aussi une issue de secours.
AP de Larche – Les restes des installations téléphoniques au cœur de l'ouvrage (Lia Vermeulen – Wikimaginot).
Les parages du col de Restefond ont été le site, dans les années 1930, d'un traitement soigné par la CORF qui y a construit plusieurs gros et petits ouvrages : abri du col de Restefond, O. de Restefond, abri de la Moutière, P.O. des Granges Communes. S'y sont ajoutés deux avant-postes, ceux des Fourches et du Pra.
Avant-poste des Fourches
Entre la frontière et la haute vallée de la Tinée, le petit col des Fourches – 2260 m quand même – a vu avant 1914 l'installation d'un camp et d'une batterie puis, dans les années 1930 d'un avant-poste enterré à six blocs avec son entrée, construit par la MOM. Quelques locaux ont été aménagés dans les dessous : PC, central téléphonique, cuisine, ventilation, citerne d'eau, lits à étage, etc.
L'objectif de ce poste était l'interdiction du col de Pourriac, à 4000 m au nord-est. En juin 1940, l'ouvrage est tenu par un équipage de 21 hommes, un lieutenant, deux sous-officiers et 18 hommes. L'artillerie italienne a bombardé le site des Fourches mais les Alpini n'ont pas réussi à atteindre l'avant-poste. Aujourd'hui il reste accessible #2Selon la saison ! et demeure en assez bon état.
Les blocs de combat et leur armement
- - B1 – entrée, créneau FM
- - à l'extérieur, abri tôle métro pour munitions mortier et emplacement mortier Stokes
- - B2 – une mitrailleuse, un créneau FM
- - B3 – une mitrailleuse
- - B4 – 3 créneaux FM, créneau tromblon VB, issue de secours
- - B5 – 4 créneaux FM, issue de secours, observatoire
- - B6 – 2 créneaux FM (bloc détaché, relié par galerie en 1939).
AP des Fourches – Trois des six blocs de l'ouvrage. Du bas vers le haut, le bloc 1, l'entrée, peu visible, et son abri à munitions, le bloc 4, le bloc 5 et observatoire.
AP des Fourches – Au 1er plan, le bloc 1 et entrée de l'ouvrage, un emplacement pour mortier Stockes de 81 mm et son abri à munitions. Sur la hauteur, les blocs 4 et 5 (Marc Zeig – Georges Huygen – Wikimaginot).
AP des Fourches – Les blocs 4 et 5, celui-ci surmonté d'un poste d'observation (Jürgen Stecker – AALMA – Wikimaginot).
AP des Fourches – La façade nord du bloc 4 comporte un créneau FM et une curieuse embrasure oblique pour tromblon lance-grenades VB (Daniel Ellena + Philippe Cuny – Wikimaginot).
AP des Fourches – Le solide bloc 2 et son créneau de mitrailleuse . Au second plan, le bloc 6 (Michel Teiten – Wikimaginot).
AP des Fourches – La galerie de liaison entre l'ouvrage et le bloc 6, terminée en 1939 (Lia Vermeulen – Wikimaginot).
AP des Fourches – À l'extrémité de la galerie de liaison un puits vertical permet l'accès au bloc 6 (Lia Vermeulen – Wikimaginot).
AP des Fourches – Le haut du puits débouche dans la chambre de tir du bloc 6 (Michel Teiten – Wikimaginot).
AP des Fourches – Le bloc 6 et ses deux seuls créneaux FM (Marc Endinger – Wikimaginot).
Avant-poste du Pra
En contrebas du col des Fourches et à proximité ouest du hameau du Pra, le Génie et la MOM ont installé de 1931 à 1935 un avant-poste à trois blocs actifs, un observatoire et une entrée. Construit à flanc de montagne, l'ouvrage s'étend de plain pied sur une trentaine de mètres. Pourvu d'un effectif de 33 hommes commandés par un lieutenant, sa mission était l'interdiction de la route locale et des pentes de la haute vallée de la Tinée.
Les blocs de combat et leur armement
- - B1 – entrée, 6 créneaux FM
- - B2 – casemate, deux créneaux mitrailleuse
- - B3 – casemate, deux créneaux mitrailleuse
- - B4 – 6 créneaux FM, 1 créneau obs., issue de secours
- - B5 – observatoire (4 créneaux obs.).
AP du Pra – Vue aérienne de l'ensemble de l'avant-poste (Daniel Ellena + Philippe Cuny – Wikimaginot).
AP du Pra – Le bloc 1, l'entrée de l'ouvrage, et ses multiples créneaux pour FM – 6 au total – peut être considéré comme un bloc actif, en défense du flanc droit du poste. Au second plan, les blocs 2 (deux mitrailleuses) et 5, l'observatoire (auteur, photo de 1981).
AP du Pra – La galerie d'entrée avec une partie de ses multiples créneaux pour FM (Daniel Ellena + Philippe Cuny – Wikimaginot).
AP du Pra – Les trois mêmes blocs vus sous un autre angle (auteur, photo de 1981).
AP du Pra – Les blocs 5, observatoire, et 3, deux mitrailleuses, celui-ci fortement déchaussé mais toujours solide et entier (auteur, photo de 1981).
AP du Pra – De gauche à droite, l'ensemble des blocs 5, 3 et 4 (auteur, photos de 1981).
AP du Pra – Le flanc gauche de l'ouvrage avec les blocs 3, 5 et 4. celui-ci est un compromis entre un bloc actif avec ses multiples créneaux FM, un créneau d'observation et une issue de secours (auteur, photo de 1981).
AP du Pra – Au cœur de l'ouvrage, deux abris alpins en tôle ondulée cintrée constituent le casernement avec chambres de repos pour une vingtaine d'hommes, dépôts de vivres, de munitions (Alain Loviny – Wikimaginot).