Les portes d'accès au Réduit


 

Localisation des principales positions défensives
(forteresses, ouvrages importants, barrages)
citées dans le texte.

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Le groupe Lucerne Le groupe Thoune

 

 
Sommaire

Le groupe Lucerne
(Festung Stans) 

 

 

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Dans l'hypothèse selon laquelle tout le nord et l'ouest du pays, malgré leurs multiples positions de barrage, seraient tombés aux mains d'un ennemi, la résistance se concentrerait alors sur le massif alpin organisé en un solide réduit. La première ligne de résistance sur la périphérie du Réduit se traduit par un renforcement puissant des moyens défensifs permanents, c'est-à-dire fortifiés, du moindre axe de pénétration et en particulier des grandes vallées qui remontent au cœur du massif. Sur les franges sud et est, les forteresses de St-Maurice, du St-Gothard et de Sargans, on l'a vu, remplissent déjà en grande partie cette mission.

Sur la frange nord, plusieurs axes nord-sud conduisent au cœur du Réduit mais ce sont surtout les régions de Lucerne et de Thoune qui ont reçu un traitement fortifié particulièrement soigné. La première, désignée Forteresse Stans (Festung Stans), ne possède pas moins de 9 ouvrages d'artillerie – sans parler des ouvrages d'infanterie et autres positions de barrage, minages, etc. – et la seconde, Forteresse Oberland Bernois (Festung Berner Oberland) 7 ouvrages ainsi que 3 positions d'artillerie.

 

 

      Le groupe Lucerne

                      Lac des Quatre-Cantons - Festung Stans



Ce groupe d'ouvrages se développe d'abord autour du lac de Lucerne ou lac des Quatre-Cantons. On y trouve ceux de Vitznau, d'Obere Nas, Untere Nas, Fürigen et Kilchlidossen. Plus vers l'intérieur existent ceux de Durren, Mueterschwanderberg, Ursprung et Wissiflue. Soit jusqu'à 46 canons et obusiers au total, DCA non comprise.

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Vitznau

 

Situé sur la rive nord du lac, en falaise au-dessus de la localité du même nom, l'ouvrage d'artillerie A2206 Vitznau (ou de Mühlefluh) ne possède que deux pièces de 10,5 cm 39 L42 sur affût à flasques mais leur portée de plus de 20 000 mètres leur permettait de couvrir, par-dessus le lac, les accès au Réduit et tous les autres ouvrages du groupe. L'ouvrage a été construit de fin 1941 à début 1943 et était prévu pour une garnison de 150 hommes environ. Il possède les installations habituelles : salle des machines avec deux groupes et ventilation filtrée, cantonnement à deux niveaux, magasins à munitions. Il a été déclassé en 1995 et acheté par une collectivité locale en 1998. Il est régulièrement ouvert aux visiteurs.

 

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L'entrée (AALMA).

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Les systèmes de ventilation (AALMA).

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La salle des machines (AALMA).

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Vue sous deux angles différents, l'une des deux pièces de 10,5 cm (
AALMA).


Obere- et Untere Nas

 

Ces deux ouvrages opposés sont une curiosité locale. Ici, même le passage par le lac était sous leur feu, pratiquement au niveau de l'eau. L'un, A2215 Obere Nas, situé sur la rive nord près de Vitznau, est un ouvrage mixte artillerie-infanterie. Réalisé en 1941-1942, il possédait initialement un canon de 7,5 cm BK 39 L30, deux antichars de 4,7 cm Pak 41 et 3 mitrailleuses Mg 11. Dans les années 1950 les 4,7 cm sont remplacés par deux 9 cm et les Mg 11 par 5 Mg 51. L'ouvrage possède aussi deux entrées, une salle technique, un petit cantonnement à deux niveaux et un plan incliné muni d'un petit funiculaire à câble entre l'entrée 1 et le reste de l'ouvrage. Son équipage était de 70 hommes environ. Il demeure entièrement équipé et en excellent état.

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Soigneusement camouflée comme il se doit, l'entrée principale s'ouvre au bord de la petite route côtière locale. Une seconde entrée s'ouvre au niveau du lac.

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De là, un plan incliné équipé d'un petit funiculaire mène vers les œuvres vives du fort.

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L'un des deux canons de 9 cm qui ont remplacé sur leurs affûts à flasques de précédents 4,7 cm en défense du lac des Quatre-Cantons.

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Créneaux mitrailleuse à droite, observatoire à gauche, de l'une des cinq casemates d'infanterie de l'ouvrage.

Face à lui, à 800 mètres à l'ouest sur la rive sud du lac, A2226 Untere Nas est son contre-ouvrage. C'est également un ouvrage mixte, construit à la même période, et situé également au ras de l'eau. Il possédait un canon de 7,5 cm 39, un antichar de 4,7 cm remplacé vers 1950 par un 9 cm, et 4 Mg 11 remplacées par des Mg 51. Son équipage était d'une soixantaine d'hommes. Un barrage flottant était prévu entre les deux ouvrages et même des vedettes d'intervention sur le lac.

 


Fürigen

 

C'est encore un ouvrage entièrement créé sous roc, c'est-à-dire percé de bout en bout dans une falaise du rocher du Bürgenstock, au bord de la rive sud du lac des Quatre-Cantons. Situé au sud de Lucerne, près des localités de Stansstad et Fürigen, A2255 Fürigen est un petit ouvrage d'artillerie puisqu'il ne possède que deux canons de 7,5 cm mais cependant doté de tous les équipements modernes habituels : salle des machines, ventilation filtrée, cantonnement sur deux niveaux, magasins à munitions, réservoir d'eau. Sa mission était la défense de l'axe Lucerne/Stans/Sarnen qui mène droit au Réduit. Dans la falaise s'ouvrent quatre casemates, soigneusement camouflées, dont trois avec observatoire : deux de 7,5 cm, deux de mitrailleuse, ainsi qu'une prise d'air avec filtre à poussières radioactives. Vingt mètres plus haut s'ouvre la quatrième embrasure, pour mitrailleuse et projecteur. Cet emplacement ne peut être atteint que par un puits vertical intérieur muni d'échelles. Peu modernisé après guerre, le fort est en grande partie resté dans son état des années 1940. Quitté par l'armée en 1987, il a été acquis par une collectivité locale et est régulièrement ouvert aux visiteurs depuis 1991.

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Une modeste baraque (pas d'origine militaire) au pied d'une paroi rocheuse masque de nos jours l'entrée bétonnée de l'ouvrage.

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La galerie d'entrée est interrompue par un poste de défense intérieure.

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La galerie principale au niveau du magasin à munitions.

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Poste de mitrailleuse et sa Mg 51.

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L'un des quatre postes d'observation de l'ouvrage.

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L'un des deux canons de 7,5 cm BK 39 L30 du fort.

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Un puits vertical et une échelle permettent l'accès à un poste de projecteur et de mitrailleuse en hauteur dans la falaise.

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Deux vues de la salle des machines avec ses deux groupes SMM Weber/Oerlikon tricylindres de 1941.


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Une partie des cuisines.

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Le réfectoire.

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Au bord du lac des Quatre-Cantons, la falaise dans laquelle se développe l'ouvrage de Fürigen. Les embrasures sont invisibles sous leur camouflage de faux rocher.


Kilchlidossen

 

Dans la même falaise du Bürgenstock, à peu de distance à l'ouest du fort de Fürigen mais 100 mètres plus haut, s'étend le grand ouvrage d'artillerie A2261 Kilchlidossen, construit en 1941-1942. Rareté, voire unique en Suisse, il s'ouvre par une porte basculante en béton qui donne sur 4 niveaux reliés par escaliers et ascenseur. Autre particularité assez rare en Suisse, en plus de ses quatre casemates pour canon de 10,5 cm il en possède deux autres, doubles, pour canon de DCA de 20 mm. Il avait la même mission d'interdiction de l'axe Lucerne/Réduit que le fort de Fürigen avec en plus la défense du ciel de la zone comprise entre Lucerne et Stansstad.

Armé initialement de 4 obusiers de 12 cm 12/39 L14, remplacés en 1952 par quatre obusiers de 10,5 cm 42/46 L22, l'ouvrage possédait aussi deux antichars de 24 mm, 4 Mg 11 et 8 FM 25 (probablement modernisés ultérieurement) #1On peut d'ailleurs s'interroger sur les emplacements de cet armement, l'ouvrage ne possédant en tout et pour tout qu'un seul poste de mitrailleuse et deux autres de FM. Coup d'œil sur la disposition des trois étages de l'ouvrage, reliés par un ascenseur et des escaliers :

  • étage de l'entrée, des accès aux autres étages, du poste d'observation,
  • étage intermédiaire ou principal avec l'essentiel des œuvres vives : chambres de tir des 10,5 cm et de la DCA dans la falaise, salle des machines et cantonnement vers l'intérieur,
  • étage inférieur : deux chambres de tir de 10,5 cm.

L'ouvrage, qui a été acquis par un particulier à des fins professionnelles, demeure en très bon état mais de son armement il ne reste qu'un seul canon de 10,5 cm, entreposé dans sa chambre de tir.

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Cet ouvrage est probablement le seul dont l'entrée est équipée d'une porte bétonnée basculante.

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L'entrée avec sa chambre de défense.

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Dans les galeries du fort, tantôt en pleine roche, non revêtues, tantôt bétonnées et disposées sur quatre étages.

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L'ouvrage ne possède qu'un seul groupe électrogène mais de taille.

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Une partie des cuisines.

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Au cœur du massif rocheux, un salon tout confort.

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Une dernière pièce d'artillerie, un obusier de 10,5 cm 42/46 L22, subsiste dans l'une des chambres de tir.

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L'un des magasins à munitions et sa fontaine.

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L'une des deux chambres de tir doubles pour canons de DCA de 20 mm, une rareté en Suisse mais pas unique.

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Le haut de ces embrasures est protégé mais une succession de redans qui ne sont pas sans rappeler certaines casemates du Mur de l'Atlantique.


Durren

 

À quelques kilomètres au sud de Lucerne se dresse jusqu'à 2129 mètres le massif du Pilate (Pilatus en allemand). Un train à crémaillère permet d'en atteindre l'un des sommets depuis Alpnach. Dans l'un des tunnels de sa voie ferrée s'ouvre l'une des deux entrées de l'ouvrage A2287 Durren (ou Kleiner Durren), un grand fort d'artillerie établi à la cote 1200. Réalisé en 1941-1942 sur le ban de la commune d'Alpnach, il couvrait vers l'est tout le secteur du Bürgenstock à Stans et de Buochs, donc aussi les ouvrages précédents y compris après 1951 celui de Vitznau, sur la rive nord du lac des Quatre-Cantons. Ravitaillé depuis 1950 par un téléphérique #2À l'entrée téléphérique s'ajoute une 2e entrée qui s'ouvre à l'intérieur d'un tunnel du chemin de fer à crémaillère Alpnach-Pilatus., il possède deux étages reliés par un monte-charge et huit embrasures d'artillerie : deux batteries, supérieure et inférieure, chacune à 4 pièces de 12 cm 1882 L25 (portée 10 000 m) de 1942 à 1950 puis une seule batterie à 4 pièces de 10,5 cm 1935 L42 (portée 20 000 m) de 1951 à 1998. La batterie supérieure est convertie de 1951 à 1971 en batterie de DCA à 4 pièces de 20 mm 38. Le service actif s'arrête en 1998, l'ouvrage est déclassé en 2002 et vidé en 2008. Mis en vente mais n'ayant pas trouvé d'acquéreur, il est aujourd'hui à l'abandon mais bien fermé, voire muré par places.

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L'entrée téléphérique peu avant son démontage vers 2007 (AALMA).

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Ce petit bâtiment à l'entrée sud du tunnel du chemin de fer à crémaillère du Pilate dans lequel s'ouvre l'entrée inférieure de l'ouvrage en abrite le transformateur (AALMA).

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À l'intérieur du tunnel, l'entrée inférieure (AALMA).

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L'entrée supérieure et issue de secours (AALMA).

durren 5Les trois postes d'observation de l'ouvrage supérieur(AALMA).

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L'une des embrasures d'artillerie, bien verrouillée, avec et sans camouflage imitation falaise (AALMA).



Mueterschwanderberg

 

Avec ses 24 embrasures d'artillerie cet ouvrage A2288 au nom imprononçable, construit de 1941 à 1944 dans la partie nord du massif du Mueterschwanderberg qui culmine à 859 m, était certainement le plus gros ensemble fortifié unitaire des années 1940 en Suisse. Ce monstre était en fait la réunion de trois ouvrages, Zingel, Drachenfluh et Blattiberg, reliés par une longue galerie rectiligne de 500 mètres et un funiculaire souterrain de 430 mètres. Situé dans le même secteur de Stans, au sud de Lucerne, que les ouvrages vus précédemment, plus exactement sur la commune d'Ennetmoos, au sud du lac d'Alpnach, il agissait aussi bien vers le nord et le nord-ouest que vers le nord-est et l'est, c'est-à-dire dans toutes les directions "sensibles". Détaillons un peu l'ensemble

  • Au nord-ouest, l'ouvrage Zingel (A2288.03) est le plus élevé et possède 10 embrasures d'artillerie en deux batteries : de 1943 à 1982, huit obusiers de 15 cm 1916 et, de 1944 à 1977, deux canons de 7,5 cm 03/22. De 1983 à 1998 les 15 cm sont remplacés par une seule batterie à quatre obusiers de 10,5 cm 42/84 L22 sur affût à leviers. On trouve également dans l'ouvrage Zingel le casernement principal, la salle des machines de l'ensemble (trois moteurs Saurer de 6 cylindres, 220 ch, 200 KVA) et 5 magasins à munitions.

  • Au centre, l'ouvrage Drachenfluh (A2288.02, cote 757), opérationnel en 1943 et jusqu'en 1998, ne possède que deux embrasures pour canon de 10,5 cm 35 L/42 et deux magasins à munitions, mais aucun cantonnement. À proximité se trouvent la station haute du funiculaire et l'entrée supérieure de l'ensemble. 

  • Au sud-est, l'ouvrage le plus bas de Blattiberg (A2288.01, cote 530) n'aligne pas moins de 12 embrasures, toutes de 7,5 cm 03/22 de 1943 à 1977, remplacés de 1983 à 1998 par six obusiers de 10,5 cm 42/84. Il possède aussi un antichar de 9 cm 50/57 et une Mg de 7,5 mm. On trouve enfin à ce niveau un 2e casernement avec une 2e cuisine, quatre magasins à munitions, la station basse du funiculaire et l'entrée inférieure de l'ensemble. Celui-ci pouvait accueillir au total jusqu'à 715 hommes mais en 1998, à la fin de la période active, l'effectif n'était plus "que" de 605 hommes (45/104/456).

La défense extérieure était à la mesure de cet ensemble gigantesque : quatre fortins d'infanterie avec 6 Mg et surtout 12 emplacements de DCA avec pièces de 20 mm.

L'extraordinaire funiculaire intérieur, l'un des rares en Suisse de cette ampleur, mérite ces quelques rappels : sa longueur était de 432 mètres, avec une différence de niveau de 227 mètres et une pente moyenne de 62 %. Il était équipé de deux cabines prévues pour 12 personnes ou 1500 kg de chargement. Sa voie ferrée était longée par un escalier de 1372 marches. Il a hélas été intégralement démonté en 2007 comme d'ailleurs tous les équipements et armements de l'ouvrage, aujourd'hui abandonné à son sort. In memoriam.

Mueterschwanderberg agr
Plan d'ensemble


Blattiberg agr1
Agrandissement Blattiberg

Drachenfluh agr2

Agrandissement Drachenfluh

Zingel agr3

 Agrandissement Zingel

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L'entrée Blattiberg, avec et sans camouflage (P.Jordi et T.Schnyder).


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L'entrée Drachenfluh. Qui dit mieux en matière de camouflage ? (P.Jordi).

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Le central téléphonique de l'ouvrage Zingel (S.Gubler).

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Vue partielle de la salle des machines, située dans l'ouvrage Zingel. Ses trois groupes alimentent l'ensemble des trois ouvrages (S.Gubler).

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L'atelier de mécanique, également installé dans l'ouvrage Zingel (P.Jordi).

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L'une des chambres de repos du casernement de l'ouvrage Zingel... qui sert également de réfectoire (P.Jordi, S.Gubler).


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L'un des deux magasins à munitions de l'ouvrage Drachenfluh (P.Jordi).

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L'un des canons de 10,5 cm 35 L42 de l'ouvrage Drachenfluh au début des années 2000 (P.Jordi).

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Les embrasures G5-G6-G7 de l'ouvrage Blattiberg (S.Gubler).

mueter 11La station haute du funiculaire intérieur (standseilbahnen.ch).

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Deux vues de l'une des deux cabines du funiculaire. Elle pouvait transporter 12 hommes ou un chargement de 1500 kg (S.Gubler, standseilbahnen.ch).

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Longue de plus de 400 mètres, la galerie du funiculaire et son interminable escalier de 1372 marches (S.Gubler).


Ursprung

 

À quelques kilomètres au sud-est du précédent dispositif, deux autres ouvrages d'artillerie ont été installés dans la vallée d'Engelberg, un autre accès au Réduit. Construit en 1943, l'ouvrage A2242 Ursprung, situé sur la commune d'Oberdorf et, à 750 m, sur le flanc est de la vallée en face de Städtli, devait battre avec ses 2 x 10,5 cm 35 L42, remplacés après guerre par 2 x 15 cm BK 42/46 L42, vers le nord-ouest tout le secteur compris du sud de Lucerne à Alpnach, tout en assurant la couverture des ouvrages cités précédemment. Il possédait aussi trois Mg 11 et à proximité un contre-ouvrage d'infanterie, A2243. Ces ouvrages ont été déclassés en 1998 et leurs équipements et armements démontés en 2007.

 

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Deux vues de l'entrée, état actuel (A.Deuschle).

Ursprung Si vis pacem para bellum

Inscription unique en Suisse sur l'entrée d'un fort (Pierre Frei).

 

 
Wissiflue

 

Le dernier ouvrage d'artillerie du secteur, A2250 Wissiflue, construit de 1942 à 1944, est logé dans les falaises du flanc ouest de la vallée, au-dessus du bourg de Wolfenschiessen, avec une entrée à l'altitude de 850 mètres. Il était ravitaillé depuis cette localité par un funiculaire à deux cabines #3Longueur 650 m, dénivelée 335 m. Chaque cabine pouvait transporter 27 hommes ou 2200 kg de charges., malheureusement démonté en 2007. Il possédait deux batteries à 2 x 15 cm 42/46 L42 sur affût à leviers, les batteries Nord et Est. Leur portée de plus de 20 km leur permettait de battre toutes les voies d'accès jusqu'au nord et au nord-est du lac des Quatre‑Cantons. Avec quelque 1400 mètres de galeries, quatre magasins à munitions et une salle des machines à trois moteurs de 200 ch, l'ouvrage était prévu pour un équipage de 175 hommes. Déclassé en 2002, il a été démantelé en 2007.

 

Wissiflue

 

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Les falaises de la Wissiflue dans lesquelles on distingue (au tiers inférieur) les deux embrasures de 15 cm de la batterie est (AALMA).

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Entre les batteries est et nord deux prises d'air et un poste d'observation s'ouvrent dans la paroi (AALMA).

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L'une des deux cabines du funiculaire d'accès à l'ouvrage, peu avant son démantèlement en 2007 (standseilbahnen.ch).

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La station supérieure et l'entrée funiculaire, camouflée comme il se doit (standseilbahnen.ch).

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Les deux cabines au niveau du croisement, lors de l'un des derniers voyages (standseilbahnen.ch).

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L'entrée funiculaire, sous camouflage (standseilbahnen.ch).

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Tous camouflages déposés, les bétonnages des entrées funiculaire et matériels réapparaissent au grand jour (standseilbahnen.ch).

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Le tracé de la voie ferrée du funiculaire tel qu'il demeure après démantèlement (standseilbahnen.ch).

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Un dernier moteur subsistait dans le fort avant son démantèlement (S.Gubler).

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MM1, l'un des deux magasins à munitions de la batterie nord et deux tubes de 15 cm de rechange (S.Gubler).

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L'une des pièces de 15 cm à l'heure du démantèlement de l'ouvrage (S.Gubler).

 
Isleten

 

En marge du dispositif entourant l'ouest et le centre du lac des Quatre-Cantons, de son côté la branche est du lac a été dotée d'un important ouvrage d'artillerie désigné A8730 Isleten. Avec pour mission la défense à la fois de l'accès au Réduit par le nord et de l'axe venant du St-Gothard par la vallée de la Reuss au sud. Ces deux directions de tir étaient sous le feu de deux batteries, nord et sud, à 2 x 10,5 cm BK 35/39 L42 sur affûts à leviers chacune.

Construit en 1942-43, ravitaillé par un funiculaire depuis la côte (et possédant un 2e funiculaire, intérieur, vers la batterie sud), l'ouvrage d'Isleten est resté en service jusqu'en 1995 puis a été désarmé en 1997 avant d'être vendu en 2005.

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Le funiculaire entre la route côtière et l'entrée de l'ouvrage (standseilbahnen.ch).


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La station supérieure du funiculaire et le petit bâtiment qui abrite la machinerie (standseilbahnen.ch).

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La machinerie du funiculaire (standseilbahnen.ch).

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À l'intérieur de l'ouvrage, un 2e funiculaire hisse matériel et munitions de l'entrée vers la batterie sud (standseilbahnen.ch).

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Une particularité propre à cet ouvrage : il pompait son eau dans le lac des Quatre-Cantons grâce à cette station de pompage située en bordure du lac (Pierre Frei).

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À suivre...

 


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